Il est interdit de conduire avec un taux égal ou supérieur à 0,5 g d’alcool dans le sang. À partir de 0,8g, vous commettez un délit. Retrait de points, amende, immobilisation ou confiscation du véhicule, prison… faisons le point sur les risques en cas de contrôle ou d’accident sous l’emprise de l’alcool.
L’alcool au volant est l’une des premières causes d’accidents mortels sur la route. On ne le répétera jamais assez : boire ou conduire, il faut choisir ! Que vous buviez un shot de vodka, un verre de bière ou un ballon de rouge, vous consommez à peu près la même quantité d’alcool. En effet, les doses servies dans les cafés et restaurants sont normalisées. Ainsi, 25 cl de bière à 5°, 12,5 cl de vin de 10° ou 3 cl d’alcool distillé à 40° (whisky, anisette, gin…) contiennent la même quantité d’alcool pur. Chaque verre consommé fait monter le taux d’alcool dans le sang de 0,20 g/L à 0,25 g/L en moyenne. Deux verres suffisent pour dépasser le taux autorisé !
Nous ne sommes pas tous égaux face à l’alcool !
Malheureusement, nous ne supportons pas tous l’alcool de la même manière. Le simple fait de fumer, d’être mince, d’être une femme ou encore le stress ou la fatigue peut augmenter votre taux d’alcoolémie dans le sang.
Rien ne permet d’éliminer l’alcool plus rapidement
Le taux d’alcool maximal est atteint au bout de 15 minutes si vous avez bu à jeun et 1h si c’est au cours d’un repas. Le taux d’alcoolémie ne baisse en moyenne que de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en 1h. Il faudra donc environ 2h pour éliminer de votre sang un seul verre d’alcool. Boire du café salé ou avaler une cuillère d’huile n’y change rien : aucun “truc” ne permet d’éliminer l’alcool plus rapidement.
Le refus de souffler dans un ballon peut coûter cher
Si vous vous faites arrêter par les gendarmes après une soirée trop arrosée, le refus de vous soumettre à une vérification de présence d’alcool dans le sang vous expose à :
- une immobilisation de votre véhicule ;
- le retrait immédiat du permis ;
- un retrait de 6 points sur le permis de conduire ;
- une amende pouvant aller jusqu’à 4 500 € ;
- une peine de prison jusqu’à 2 ans ;
- une suspension jusqu’à 3 ans, voire une annulation du permis ;
- un stage obligatoire de sensibilisation à la sécurité routière à vos frais ;
- une obligation systématique de passer une visite médicale ;
Alcool au volant : les sanctions
Si vous êtes contrôlé au volant, les sanctions sont aussi lourdes que le taux d’alcool constaté par les forces de l’ordre est élevé. Par exemple, si votre taux d’alcool est compris entre 0,5 g et moins de 0,8 g par litre de sang, vous écoperez d’une amende forfaitaire de 135 €, une perte de 6 points sur votre permis et votre véhicule sera immédiatement immobilisé. Le Procureur de la République peut aussi décider de vous envoyer en comparution devant le tribunal si vous contestez l’amende. Vous risquez alors la suspension de votre permis de conduire.
Jeune permis : des règles plus strictes
Attention, en période probatoire (la 1er année du permis), vous êtes en faute dès que votre taux d’alcool atteint 0,2 g, soit à peine un verre. De plus, vous n’avez que 6 points la 1er année ; puis 8 l’année suivante, 10 la 3e année et enfin 12 points à partir de la 4e année. Si l’infraction a lieu la 1re année, vous perdez d’un coup tous les points de votre permis, celui-ci est donc annulé !
À plus de 0,8 g, vous commettez un délit
Si votre taux d’alcool est égal ou supérieur à 0,8 g par litre de sang, il s’agit d’un délit : vous serez convoqué devant le juge. Outre la perte de 6 points sur votre permis, vous risquez jusqu’à 4 500 € d’amende et 2 ans de prison. Votre permis peut être suspendu pour 3 ans maximum, voire annulé. Vous pouvez avoir l’obligation de suivre, à vos frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière et votre voiture peut être immobilisée.
Attention à la récidive !
Si vous êtes de nouveau contrôlé avec un taux égal ou supérieur à 0,8 g ou en état d’ivresse manifeste, vous risquez un retrait de 6 points, une amende pouvant atteindre 9 000 €, une peine de prison allant jusqu’à 4 ans (art. 132-10 du Code pénal), la confiscation de votre véhicule, l’annulation de votre permis (jusqu’à 3 ans) et l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière à vos frais. Après l’obtention d’un nouveau permis, vous aurez l’obligation de conduire un véhicule EAD, c’est-à-dire équipé d’un éthylotest anti-démarrage.
Confiscation du véhicule
En cas de récidive de conduite sous l’emprise de l’alcool, votre voiture peut être confisquée sur décision du tribunal. Avant que le jugement ne soit rendu (ce qui peut prendre plusieurs mois), l’usage de votre voiture est interdit. Les frais de fourrière sont à votre charge. Une fois la confiscation décidée par le juge, vous serez dépossédé de votre véhicule, quelle que soit sa valeur. Celui-ci sera alors vendu sans que vous puissiez exiger le moindre dédommagement.
Alcool et drogue, un cocktail encore plus lourdement puni
Prendre le volant après avoir consommé des stupéfiants et bu de l’alcool est un cocktail passible de 3 ans d’emprisonnement, de 9 000 € d’amende, d’un retrait de 6 points, d’une suspension ou annulation de 3 ans du permis de conduire et d’une immobilisation ou confiscation du véhicule.
Accident sous l’emprise de l’alcool : de graves conséquences
Si vous provoquez un accident sous l’emprise de l’alcool, vous risquez de graves sanctions, d’autant plus lourdes si vous avez causé à autrui des blessures graves ou entraîné un décès. Un accident provoqué sous l’emprise de l’alcool et entraînant des blessures graves est passible de 5 ans d’emprisonnement, d’une amende de 75 000 €, d’un retrait de 6 points, d’une suspension ou annulation de plein droit de 10 ans du permis de conduire (sans sursis ni « permis blanc ») et d’une immobilisation ou confiscation du véhicule. L’auteur d’un accident sous l’emprise de l’alcool ayant provoqué le décès d’une personne est passible d’une peine de 7 ans de prison, d’une amende de 100 000 €, d’un retrait de 6 points et d’une annulation de plein droit de 10 ans du permis de conduire. Attention ! Un accident sous l’emprise de l’alcool peut avoir des conséquences sur l’indemnisation des dommages par l’assurance.
Testez-vous !
Ne vous fiez pas à votre propre appréciation pour savoir si vous pouvez prendre le volant après avoir bu quelques verres. Faites un test ! Cela est d’autant plus facile que la loi vous oblige à avoir un éthylotest à disposition.
Depuis le 1er juillet 2012, tous les conducteurs de voiture, moto, deux-roues et camion ont l’obligation de disposer d’un éthylotest lors de leurs déplacements. Seuls les conducteurs de moins de 50 cm3 (mobylette, scooter, mécaboite) ne sont pas concernés. Par ailleurs, le décret du 1er mars 2013 a supprimé la sanction en cas de défaut de possession de l’éthylotest : les conducteurs doivent toujours posséder un éthylotest dans leur véhicule, mais en son absence ils ne seront pas sanctionnés. Chaque discothèque et bar de nuit doit mettre à disposition de sa clientèle des éthylotests chimiques ou électroniques. Utilisez-les ! Vous avez trop bu ? Laissez votre voiture, appelez un taxi ou faites-vous raccompagner. Si vous êtes chez des amis, dormez sur place !
Source : CIDJ