Soirées arrosées, ivresse festive, binge-drinking, prise de risque, dépendance, accident… Quand on boit de l’alcool, on peut se mettre en danger. Il existe des méthodes simples pour réduire sa consommation.
Apéro, vin à table, digestif en fin de repas, bière en terrasse, soirées arrosées… L’alcool est partout, consommé en toute occasion. Parfois, nous avons vu nos proches boire, un peu, souvent, régulièrement… Ces images laissent des traces ; elles créent des habitudes même inconscientes. « Si mes parents boivent, pourquoi pas moi ? » L’alcool semble festif, convivial. La sobriété peut même paraître ringarde… Alors à 15 ans, pourquoi ne pas y goûter ?
L’alcool, un toxique pour le cerveau
« L’alcool est un toxique pour les cellules nerveuses du cerveau, en particulier chez les adolescents dont la maturation cérébrale n’est pas achevée (elle se termine vers 23 ans). Plus on retarde l’entrée dans l’alcool, mieux c’est », prévient Bernard Basset, médecin et président de l’Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie).
Autre problème : plus on commence tôt, plus on risque de développer des années plus tard une réelle dépendance et devenir alcoolique.
Ivresse = mise en danger
Supermarché, épicerie, bar, discothèque… On peut acheter de l’alcool très facilement et il n’est pas rare de se retrouver en soirée à consommer de la bière, du vin, de la vodka, du rhum, du gin… Pourtant, le fait de boire de façon excessive engendre des conduites à risque : « l’alcool est considéré comme un désinhibiteur mais s’il peut faciliter les relations sociales, il peut aussi les perturber : il peut conduire à des gestes inappropriés, à des mauvaises interprétations, à des violences sexuelles », poursuit Bernard Basset.
Lorsque l’on est saoul·e, on se met en danger : on n’est plus maître de soi, on risque le coma éthylique, l’accident de voiture… C’est d’ailleurs souvent à la suite d’une soirée qui a mal tourné que l’on prend conscience qu’il faut réduire sa consommation, voire arrêter.
« L’alcool m’a causé trop de problèmes »
« J’ai commencé à boire à 14 ans. Très vite, j’ai eu une attitude excessive avec l’alcool. En soirée, je pouvais enchaîner plusieurs verres à la suite, raconte Tiphanie. J’ai fait 3 comas éthyliques, dont un particulièrement grave : j’ai failli être intubée…
Un jour j’ai été contrôlée avec 1,5 gramme dans le sang.
L’alcool m’a causé trop de problèmes : tu perds ton permis, tu passes au tribunal, tu n’as plus de voiture, tu perds ton emploi, plus, l’impact sur la santé : la fatigue, les répercussions psychologiques, l’état dépressif, la perte de poids…
J’ai pris conscience que je devais être capable de faire la fête autrement, que je devais apprendre à gérer ma consommation d’alcool.
Aujourd’hui, en soirée, je bois deux ou trois verres, puis je passe à l’eau. Je suis beaucoup plus raisonnable, je n’ai pas besoin de me mettre la tête pour m’amuser. Et ça paye : je me sens beaucoup mieux au quotidien, à la maison, au travail, dans mes relations… »
« La méditation m’a beaucoup aidée »
« Moi, je ne supportais plus les gueules de bois. Les lendemains de soirées, je me sentais vraiment mal, explique Nadège.
J’ai commencé à avoir des trous de mémoire. Ça ne m’était jamais arrivé… Un jour, on m’a dit que je m’étais embrouillée avec une fille. Je ne m’en souvenais pas… Ça, je ne pouvais pas l’accepter. Il fallait que ça change.
Mais je savais que réduire ma consommation allait être compliqué… J’aime l’ivresse : une fois que j’ai commencé à boire, j’ai du mal à être modérée.
J’ai donc décidé d’arrêter complètement. La méditation m’a beaucoup aidé à prendre conscience que je faisais du mal à mon corps. J’ai aussi regardé plusieurs témoignages sur YouTube. Ça aide d’entendre des gens parler de leur expérience. »
Réduire sa consommation
Si arrêter de boire n’est pas forcément à la portée de tous, il est recommandé d’espacer les prises et de limiter sa consommation d’alcool. L’important est de se rappeler que ce n’est pas une substance anodine et d’avoir conscience de la quantité consommée.
« Pour éviter la surconsommation d’alcool, problème majeur chez les jeunes, il faut avoir en tête certaines recommandations : dans un contexte festif, alterner les boissons sans alcool et les boissons alcoolisées, ne pas vider un verre d’un coup mais boire lentement », précise Bernard Basset.
Se faire aider
Il est parfois nécessaire de se faire aider. Il existe des lignes téléphoniques dédiées anonymes et gratuites comme Alcool info service. En cas de difficulté, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste en addictologie. Ce type de service est proposé dans diverses structures comme les services d’addictologie des hôpitaux, les Csapa (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) ou les CJC (Consultations jeunes consommateurs) rassemblés au sein de l’Anpaa.
Pour en savoir plus
Source : CIDJ – Isabelle Fagotat
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