Beaucoup de fausses informations circulent autour de l’alcool : artifices pour en diminuer les effets, temps nécessaire pour son élimination dans l’organisme… Voici un florilège des idées reçues les plus fréquentes.
Pour commencer, une réalité incontournable : rien ne peut faire baisser l’alcoolémie ! Et pour éliminer une « dose d’alcool », il faut entre 1 à 2 heures après absorption. Par exemple, à 0,75 g/l, il faudra 5 heures pour revenir à 0.
« J’ai l’habitude de boire/fumer, ça ne me fait plus d’effet. »
Il est vrai qu’avec l’usage, les effets de l’alcool peuvent diminuer. La plupart du temps, le consommateur augmentera donc la quantité absorbée pour retrouver les mêmes effets. En revanche, même s’il ne s’en rend pas compte et dès une faible alcoolémie, le conducteur prend des risques qu’il n’aurait pas pris en temps normal. Son temps de réaction est plus long et sa vision moins nette.
« En diluant l’alcool, mon alcoolémie sera moins élevée. »
Qu’il soit servi avec glaçons, dilué dans un jus de fruit ou bien un soda, c’est la quantité d’alcool qui compte et non le volume ou la dilution de la boisson.
« Boire un café ou prendre un bonbon mentholé permet d’accélérer l’élimination de l’alcool.»
Rien ne permet de diminuer les effets de d’alcool sur l’organisme et d’accélérer son élimination dans le sang.
« Une bonne sieste/nuit de sommeil et je peux reprendre le volant. »
Après une soirée bien arrosée, le taux d’alcool résiduel dans le sang peut demeurer élevé même après une sieste ou une nuit de sommeil. Dormir ne diminue pas le taux d’alcool dans le sang. Une alcoolémie de 1,5 g/l dans le sang à trois heures du matin est encore de 0,6 g/l le lendemain à 9h.
« Les garçons tiennent mieux l’alcool que les filles. »
A quantité égale d’alcool consommée et à poids égal, les femmes ont généralement une alcoolémie un peu plus élevée que chez les hommes. Or, les accidents mortels avec alcool impliquent surtout les conducteurs hommes (92%) . Enfin, « bien tenir l’alcool » doit mettre en alerte : cela révèle une habitude de consommation qui peut rapidement devenir problématique.
«Si j’ai trop bu, je rentrerai avec mon vélo/mon scooter. »
Les effets de l’alcool ou du cannabis sont indépendants du mode de transport que l’on utilise. Que l’on soit cycliste, scootériste ou même piéton, le risque d’accident est élevé. En 2015, 35% des conducteurs de cyclos impliqués dans un accident mortel circulaient avec une alcoolémie positive.
« J’ai bu (ou fumé), mais je ne vais pas loin, ce n’est pas grave. »
Les accidents ont lieu aussi à proximité du domicile. C’est naturellement parce que l’on circule le plus souvent aux alentours de son domicile mais aussi parce que, lorsqu’une zone est connue, l’attention a tendance à se relâcher, la vigilance est moins soutenue et les temps de réaction s’allongent.
Les plats préparés à base d’alcool peuvent-ils faire grimper l’alcoolémie ?
Ils peuvent du moins y contribuer ! Par exemple, l’alcool qui sert à flamber un dessert, une viande ou un poisson ne disparaît pas : il en reste les trois quarts dans le plat. Autre exemple : plus il mijote dans une sauce au vin, plus le plat perd sa teneur en alcool, mais il faut compter au moins 2 h de cuisson pour éliminer quasiment tout l’alcool (90%). Quant aux grogs et autres vins chauds, 85% de l’alcool ne s’évapore pas… Pareil pour les fruits macérés dans l’alcool : même au bout d’une nuit, il en reste environ 70%.
Les chocolats à la liqueur, eux, concentrent peu d’alcool pur et c’est une consommation de 35 bouchées Mon Chéri – indigeste ! – qui avait été estimée il y a quelques années pour atteindre le seuil légal d’alcoolémie…
Source : Association Prévention Routière ©